Réponse à la
''Lettre ouverte du CREDAC aux candidats aux élections
cantonales''.
Jean URROZ
Candidat aux élections
cantonales sur Confolens-nord
ujan@free.fr
le 07/03/2004
Madame, Monsieur,
J'ai bien reçu votre questionnaire et je vous réponds aux
bons soins de la mairie d'Ansac, ne connaissant pas votre adresse.
Question 1 :
Quelle est votre position concernant les projets de décharge
à Ansac sur Vienne pour l'enfouissement des déchets
industriels banals ?
Je suis opposé à ces projets de décharges (Bois de
Lacaud – Le Chêne) et j'ai participé à l'action
dès le début. D'autres projets (SVDM) concernant les
ordures ménagères sont en gestation et j'y suis
également opposé.
Question 2 :
Compte tenu de leur capacité potentielle, ces sites pourront
accueillir des déchets de l'ensemble du département de la
Charente, voire d'autres départements; quelle est votre position
la dessus ?
Le Pays de Charente Limousine ne doit pas devenir le pays des
décharges. Nous avons l'expérience de l'Affit à
Roumazières qui devait accueillir des déchets banals. On
a vu la suite.
Je suis pour un traitement des déchets au niveau du Pays
(ex: Pays de Charente Limousine) : voir réponse suivante.
Cependant les emplacements convoités n'ont pas été
choisis au hasard et l'on peut leur prédire une ''vocation
multi-régionale'' avec un accès autoroutier qui les
placerait à moins de 5 heures de Nantes, Orléans,
Clermont-Ferrand, Toulouse et Bordeaux...
Question 3 : I1
existe éventuellement des alternatives à l'enfouissement
de déchets dont on ne connaît pas l'évolution sur
40-50 ans. Avez vous une position sur le sujet ?
J'ai exprimé ma position
générale dans ma ''lettre aux électeurs''
'' Ne saccageons pas l'environnement ! Dès
1983, je me suis battu pour le traitement des ordures
ménagères, contre leur simple abandon dans les
carrières. Aujourd'hui, les déchets industriels veulent
revenir en Charente Limousine. Le scandale de Roumazières n'a
pas servi de leçon ! Beaucoup d'élus ferment les
yeux. ''Faites confiance à la réglementation''
disent-ils. Mais, vache folle, sang contaminé, nuage de
Tchernobyl respectaient certaines réglementations...
Aujourd'hui, au lieu de satisfaire certains groupes
de pression, il faut dire non aux décharges. Il faut
mettre en place une politique de ''zéro déchet'' comme
ailleurs en Europe et ne pas renvoyer le problème à la
génération suivante. Pour moi, la santé et
l'environnement doivent primer sur les intérêts
industriels et financiers.''
Mais les incinérateurs présentent
autant de danger que les décharges.
Je pense qu'il faut engager une politique de
réduction des déchets (industriels et ménagers)
comme le propose le projet ''2013 = Zéro Déchet en
Charente Limousine'' auquel j'ai participé et que les
déchets doivent être gérés au niveau des
pays.
Je ne pense pas que des ''technologies miracles''
puissent dispenser notre société d'une prise en compte
sérieuse de sa production de déchets. Ce serait une fuite
en avant et le renvoi du problème aux générations
futures (comme malheureusement dans beaucoup d'autres domaines ...)
Question 4 :
Avez-vous un avis sur l'impact économique et environnemental
d'un tel projet sur le Confolentais ?
L'impact me semblerait négatif à tous les points de vue:
économique : en particulier pour l'agriculture
écologique : pollution des nappes phréatiques
et pour l'image du Confolentais déjà
considéré comme la ''Charente qui perd''.Quand on pense
que certains voient dans le tourisme la solution à nos
problèmes... N'y a t-il pas contardiction ?
Question 5 :
Pensez vous que le suivi et le contrôle d'un tel projet est plus
efficace s'il est géré par un organisme public ou par des
entreprises privées ?
Je n'ai aucune illusion sur les deux types de gestion. Les
problèmes que je cite dans ma lettre ( vache folle, sang
contaminé, nuage de Tchernobyl) et bien d'autres ont eu des
gestionnaires publics ou privés. Les ''intérêts
industriels et financiers'' sont de même type dans la gestion
publique et privée d'autant plus que le public sous-traite
souvent au privé dans ce domaine. Les décharges SVDM ont
défrayé la chronique depuis des années (cf
Poullignac, Ste Sévère ...). Le contrôle citoyen
est pratiquement inexistant ou réduit à peu de chose
(voir le fonctionnement réel des CLIS).
Je vous joins un article de CL du 24/11/81 soit 2 ans avant la
fermeture de l'Affit ! Le dernier paragraphe vous montrera la confiance
qu'on peut accorder aux contrôles.
En espérant avoir répondu à vos questions et avec
mes meilleurs sentiments,
J. U.