Élections cantonales des 21 et 28 mars 2004 – Confolens-Nord





Jean URROZ


56 ans, marié, 3 enfants,

domicilié à Manot, retraité,

membre du Bureau national du Partit Occitan.




Lettre aux électeurs

d'Ambernac, Ansac, Confolens (partie), Èpenède, Hiesse, Lessac, Manot, Pleuville.



Madame, Monsieur,


Je suis engagé depuis 30 ans dans la défense de la Charente Limousine et en particulier du canton de Confolens-Nord.

Mes prises de position reflètent une fidélité qui me semble essentielle à une époque où la politique est souvent dévalorisée par ceux qui la pratiquent.

Aujourd’hui je viens vous demander votre soutien pour ces élections cantonales.

Pourquoi cette candidature?

La décentralisation, quoique imparfaite, donne de nouveaux pouvoirs et responsabilités aux élus.

Le Conseil général de la Charente favorise le centre riche du département, (Angoulême, Cognac) au détriment du nord (Confolentais en particulier).

On pense au Confolentais pour les mauvaises choses: déchets industriels ou ménagers, suppressions de services publics. Mais nous participons pleinement quand il s’agit de financer: Magelis, le futur abattoir d’Angoulême, le futur Palais des Expositions, les transports urbains ...

Pourtant, chez nos élus de droite, c'est le double langage: à Confolens on proteste, à Angoulême, au Conseil général, on vote docilement avec la ''majorité départementale'':

exemple: l'augmentation des impôts départementaux: 2003 = + 14 % !

Avec eux, la Charente est dans les champions de la fiscalité (mais ils nous parlent d'économies la veille des élections)...

Je voudrais mettre les actes en conformité avec les paroles et les besoins de ce canton.

UN AUTRE CONFOLENTAIS EST POSSIBLE





- Il faut changer de ''majorité départementale'' ....

La ''majorité départementale'' du conseiller général sortant mène une politique négative pour le Confolentais.

Je suis pour un changement de majorité. Depuis des dizaines d’années, c’est la même tendance libérale de la droite réactionnaire qui dirige ce département. Il est temps d’essayer autre chose. Mais je ne me jette pas les yeux fermés dans les bras de ceux qui se prétendent ''l’opposition''.

Là aussi, on se contentera de gouverner pour la ''Charente riche'' si tout le monde est encarté dans le même parti. Sous couvert de discipline, les élus ruraux et encore plus confolentais ne doivent pas simplement servir d'appoint.

Ma position, si je suis élu, sera celle d’un soutien critique dans une nouvelle majorité progressiste, pour faire avancer les questions qui nous concernent ici dans le Confolentais.

La droite, depuis trop longtemps au Conseil général, peut être renversée mais cela ne sera pas suffisant pour nous faire entendre. On ne peut donner un chèque en blanc à une gauche uniforme. Mon soutien à la gauche sera fonction de ses choix et de ses réalisations pour moins d'inégalités dans le département.


- Avez-vous un programme ?

Je ne me laisse pas porter par les courants de la mode. Je ne me contente pas d'un prêt-à-penser fourni par des professionnels de la communication sur papier glacé. J’essaie de partir des problèmes quotidiens que je connais bien en vivant dans ce canton, dans un village loin du bourg mais aussi en m'intéressant aux questions d’actualité régionale, hexagonale et européenne.


- On parle de ''repeupler le Confolentais''...

La population diminue, c'est le résultat d'une certaine politique qui a vidé les campagnes. Mais en voulant ''repeupler'', il ne faudrait pas qu'on fasse de nous les étrangers de ce pays.

Le Confolentais a besoin d’une politique menée dans l'intérêt de ses habitants actuels: - Des formations pour que nos enfants puissent travailler sur place.

- Une vraie politique d'installation agricole pour tous les jeunes qui le souhaitent.

- La valorisation de notre identité occitane et une politique linguistique en faveur de l'occitan.

Sur ces bases, il sera possible d'accueillir.

Accueillir une nouvelle population sans préserver notre identité est une politique suicidaire. Ne faisons pas du Confolentais un pays sans racines. Nous irions dans ces conditions au devant de problèmes que connaissent aujourd'hui les grandes villes. Les hommes ne sont pas de simples numéros qu'on implante ici où là selon les humeurs de quelques technocrates.

Pour accueillir, le Confolentais doit retrouver la fierté d'être lui-même. Il doit assumer son identité occitane, la montrer et la faire partager aux nouveaux arrivants.

En occitan:
AMBERNAC
ANÇAC
CONFOLENT
ESPENEDA
IESSA
LESSAC
MANÒC
PLEUVILA

- Mais la population vieillit...

Une politique adaptée doit être mise en place d'urgence. On parle de supprimer le permis de conduire passé 70 ans, mais c'est la mort de nos village. Maintien à domicile, commerce ambulant ou de proximité, transports à la demande, services publics et de santé adaptés sont des questions qu'il est urgent de résoudre pour que les personnes âgées puissent vivre au pays le plus longtemps possible.


- Il faut aussi donner leur chance aux jeunes ...

La question de l'emploi est cruciale. Des formations adaptées aux besoins locaux s'avèrent nécessaires. La revalorisation du travail manuel dont on parle souvent doit passer dans les faits. Qu'on ne réserve pas ces professions aux seuls élèves en difficulté! L'installation en campagne des artisans, des professionnels de la santé, des petites entreprises doit être facilitée et bénéficier d'aides supérieures aux installations en ville. A son niveau, le Conseil général doit intervenir pour compenser les handicaps de la Charente rurale et faire pression pour que le gouvernement agisse .


- L’agriculture est-elle encore d’actualité dans notre canton ?

Beaucoup d’agriculteurs sont pessimistes vu les difficultés qu'ils rencontrent.

L'avenir existe si nous nous orientons vers une agriculture durable: une agriculture de sagesse et de bon sens. Productions adaptées aux sols et au climat, exploitation visant à l'autonomie décisionnelle, technique et financière, dépendance minimum envers les subventions qui semblent aider mais qui, en réalité, fragilisent. L’exploitation doit être économe pour réduire ses coûts de production et préserver les ressources naturelles. Elle ne doit pas dépasser les capacités de production par agriculteur qui limiteraient l’installation d’autres agriculteurs. Et elle doit aussi intégrer les équilibres écologiques dans son fonctionnement. Plutôt qu’un ''chef d’entreprise'' ou un ''industriel'', l’agriculteur de demain sera un ''gardien de la terre''. C’est ainsi qu’il retrouvera la confiance du consommateur dans ses produits. Un nouveau modèle agricole doit être défini, adapté aux zones en difficulté.


- Doit-on s'inquiéter pour l'environnement ?

Trop longtemps oublié par les politiques de ''croissance'', l'environnement nous revient à la figure. La Charente ne disposera bientôt plus d'eau potable. Les changements climatiques se manifestent: tempêtes plus fréquentes, augmentation de température, inondations. Nos vies commencent à être affectées mais l'agriculture ne tardera pas à souffrir si nous n'agissons pas.

Ne saccageons pas l'environnement ! Dès 1983, je me suis battu pour le traitement des ordures ménagères, contre leur simple abandon dans les carrières. Aujourd'hui, les déchets industriels veulent revenir en Charente Limousine. Le scandale de Roumazières n'a pas servi de leçon ! Beaucoup d'élus ferment les yeux. ''Faites confiance à la réglementation'' disent-ils. Mais, vache folle, sang contaminé, nuage de Tchernobyl respectaient certaines réglementations...

Aujourd'hui, au lieu de satisfaire certains groupes de pression, il faut dire non aux décharges. Il faut mettre en place une politique de ''zéro déchet'' comme ailleurs en Europe et ne pas renvoyer le problème à la génération suivante. Pour moi, la santé et l'environnement doivent primer sur les intérêts industriels et financiers.


- Le département peut-il agir pour l'emploi ?

Il y a trop de niveaux de décision. C'est l'usine à gaz. Département, Communauté de communes, Pays, chacun y va de son projet. Une simplification est nécessaire.

Pour les zones en perdition comme la nôtre, on ne parle que tourisme ! Ce n'est pas la solution miracle. Le tourisme n'empêche pas la désertification: il s'en nourrit !

Le département doit soutenir ce qui existe: artisanat, petites entreprises mais aussi anticiper, être vigilant sur les filières d'avenir, dans une optique de développement durable et de création d'emplois sur place.

On voit par exemple des entreprises s'intéresser à nous pour installer des éoliennes. Au lieu de laisser le champ libre au privé (tentation naturelle pour sa majorité libérale actuelle ...), le département doit intervenir. Avec les autres collectivités locales, il doit investir dans ce secteur, la forme juridique est à trouver. Selon la nouvelle réglementation, un service public local ou régional peut être mis en place, plus près des utilisateurs, plus sensible aux questions d'environnement. L'électricité ''verte'' est un produit d'avenir... Et le département doit aussi aider les particuliers qui s'équipent dans ce domaine, ce qui offre des débouchés pour l'artisanat...


- Pourquoi incluez-vous la question occitane dans votre programme ?

On ne défend pas le Confolentais si l'on ne défend pas sa culture occitane.

Confolentais de souche ou d'adoption, nous sommes occitans. Nous appartenons à une communauté culturelle qui s'étend sur 32 départements du sud de l'hexagone: l'Occitanie. L'école (souvent dans la violence), la télévision, nous ont privés de notre langue, de nos racines, de notre histoire véritable. De nombreux autres peuples d'Europe ont obtenu des garanties pour leur avenir (Catalans, Gallois, Écossais, Flamands, ...). Si nous, Occitans, ne sommes pas reconnus, nous risquons tout simplement de disparaître.

A l'échelle du canton, cette identité retrouvée passe par l'utilisation, sans honte, de notre langue trop longtemps appelée ''patois'' et son enseignement à l'école, déjà possible mais non mis en œuvre. Pour le moment, nos enfants en sont privés. Nous devons également récupérer nos véritables noms de lieux (signalisation bilingue) pour redonner au Confolentais la personnalité qu'on a voulu lui faire perdre.

Il n'y aura pas de renouveau économique si nous continuons à "faire des complexes". En affirmant notre identité occitane, nous pourrons accueillir, sans peur, de nouveaux habitants. Et leur offrir un projet d'intégration. Si rien n'est fait par contre ...


CE QUE JE REFUSE :

 

Charente Limousine: vers le naufrage?

Le scénario de l’inacceptable


- Disparition des exploitations agricoles: 3 ou 4 méga-propriétés subsistent par commune.

- Des îlots de tourisme de luxe dans quelques villages rénovés (avec nos impôts)...

- Services publics réduits à quelques bornes électroniques dans les mairies accessibles aux heures d’ouverture, trois matinées par semaine. Sinon, se déplacer à Angoulême...

- Perte définitive de l’identité culturelle occitane du Confolentais: les dernières personnes capables de parler la langue du pays sont à l’hospice et personne ne comprend ce qu’elles racontent...

- Les écoles ou les ''RPI'' (regroupements d’écoles) sont supprimés dans les communes rurales. L’école primaire est regroupée à Confolens pour des raisons d’''efficacité pédagogique et de rentabilité''. Un ''collège unique'' regroupe Confolens-Chabanais-Roumazières. Le lycée est supprimé et les études se font dorénavant à Angoulême.

- Fermeture de l’hôpital (et donc suppressions d’emplois ). S’adresser à Girac...

- Liquidation des plus grosses entreprises (matériel électrique, tuileries, papeterie). Ouvrier, prends ta valise ...

- Décharges industrielles qui polluent l'air et l'eau et dévalorisent l'image du Confolentais et ses produits (viande, lait ''Label Déchets'' ?).

- Encore plus de poids-lourds (pollution de l’air, accidents, transports dangereux) avec les autoroutes Niort-Confolens et Confolens-Roumazières, la D 951 ''axe européen''

- Immigration massive du nord de l’Europe (d’où hausse des prix de l’habitat et du foncier et impossibilité pour les jeunes de s’installer). Les ''mégapoles'' de l'Europe riche sont à quelques heures d’autoroute ou d'avion de Confolens !

- Fermeture des commerces de proximité. Quelques supermarchés se partagent la clientèle, les prix grimpent ...

- Les artisans sont rares comme les professionnels de la santé ...

 

 

UN AUTRE CONFOLENTAIS EST POSSIBLE


Votez, faites voter
Jean URROZ


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