Réponse au questions du "Confolentais" (20/02/2004)

Canton de Confolens-Nord (Charente)
Jean URROZ


e-mail: ujan@free.fr
site internet: http://ujan.chez.tiscali.fr

Né en 1947 (Gironde) - Marié, 3 enfants, 2 petits-enfants - Confolentais depuis 1974, domicilié à Manot - Retraité.
Militant occitan depuis 30 ans.
Membre du bureau national du Partit Occitan


Pouvez-vous me rappeler votre histoire politique (étiquette, candidatures passées) ?

Candidat aux cantonales en 1985 et 1992, 1998 (canton de Confolens -Nord) et aux législatives de 1997 et 2002 (Charente, 3ème circonscription, ''Confolens-Ruffec'').
Meilleur score =  1992: 4,97% des voix.
Mon étiquette n'a pas changé. Depuis  1987, notre mouvement s'appelle Partit Occitan. Il existe sur 32 départements du sud de l'hexagone (Occitanie, territoire de la langue occitane).
La Charente Limousine se trouve à la frontière nord-ouest de l'Occitanie.


Quelles raisons vous ont poussé à vous présenter pour ces élections ? Dans quel état d'esprit entamez-vous cette campagne?


Ma candidature est
une candidature de révolte et de Résistance mais aussi une candidature d'espoir en l'avenir: un autre Confolentais est possible.
Notre canton de Confolens-Nord et la Charente Limousine en général sont les oubliés du département.
Sur tous les plans les indicateurs sont au rouge: désertification, emploi, population vieillissante, exode des jeunes, génocide culturel. J'emploie volontairement ce mot fort car la langue et la culture occitane du Confolentais sont passées sous silence dans l'attente d'une disparition totale.
Nos élus vont-ils bientôt préférer l'anglais à la vraie langue de ce pays, l'occitan?
Quand je vois les villages en ruines, les maisons aux volets clos, j'entends aussi ce silence qui est celui de la mort d'une civilisation pour laquelle ceux qui le pouvaient, n'ont pas levé le petit doigt.
Aujourd'hui, tout est à vendre, mais pas à nos jeunes qui n'ont pas les moyens d'acheter même une vieille maison !
Les élus actuels ne rêvent que de ''populations nouvelles'', nos jeunes n'ont qu'à partir.
La Charente Limousine subit un tourisme de spéculation immobilière.
Profitant de leur pouvoir d'achat plus élevé, certains Britanniques rachètent nos villages à n'importe quel prix, retapent puis revendent et s'en vont, remplacés par d'autres.
Pour les gens d'ici, s'installer devient impossible quand on n'est pas tout simplement chassé de son habitation pour cause de vente !



Quels sont les projets qui vont occuper la campagne électorale, et ceux que vous souhaitez développer si vous êtes élu ?

J'ai décidé de faire une campagne de porte à porte dans tout le canton. J'essaie de rencontrer le maximum de personnes dans tous les bourgs et les villages.
Il règne une grande inquiétude et un grand découragement. Mais se replier sur soi ou sur des solutions extrêmes est une mauvaise idée.
Au contraire, il faut relever la tête et montrer que nous existons. En affirmant, haut et fort notre différence nous serons respectés et donc mieux écoutés. C'est le sens de ma candidature.
Si je suis élu, je souhaite
participer à une nouvelle majorité. Non que je fasse une confiance aveugle à la gauche traditionnelle. Mais  la majorité UMP actuelle travaille contre nous. Ses préoccupations sont pour les riches du département (Angoulême, Cognac).
Le Confolentais a longtemps crû qu'en courtisant les riches, il tirerait son épingle du jeu. On voit les résultats.
Je veillerai également à
une répartition plus juste des actions du Conseil général sur l'ensemble du département et non sur quelques projets mirifiques.
J'agirai en particulier pour
une autre politique des déchets ménagers et industriels (objectif ''zéro déchet''): le Confolentais ne doit pas devenir le paradis des décharges (industrielles ou SVDM).   
J'agirai pour mettre sur pied
une politique linguistique du département en faveur de l'occitan qui concerne le Confolentais et le Montbronnais.  

Et pour conclure, pouvez-vous dire quelques mots des autres candidats du canton ?

Je pense qu'il est bon que différentes opinions s'expriment pour permettre aux électeurs de vraiment choisir. Mais il faut aussi jouer carte sur table et annoncer la couleur.
On ne peut être apolitique à Confolens et de droite à Angoulême. D'autre part, se prétendre de gauche ou écolo ne suffira pas pour défendre le Confolentais si l'on se contente de la ''discipline de groupe''.
Comme représentant de Confolens-Nord, je veux pouvoir bénéficier de ma liberté de parole et de vote pour être fidèle au contrat passé avec les électeurs.

Je pense offrir une alternative. J'espère que les électeurs voudront bien me faire confiance.