Aproval: l'ombre du doute.

L'opération « sourire et transparence » d'Aproval ne doit tromper personne.
Loin de « protéger l'environnement « , leur projet de « centre d'enfouissement des déchets industriels » est une bombe à retardement qui explosera, inévitablement dans 20 ou 25 ans. Aproval parti, des millions d'EUR en poche, les déchets eux resteront. A charge pour la municipalité d'Ansac de désinfecter le site devenu inutilisable pour des siècles. Le site de l'Affit à Roumazières, fermé en 1983 sous la pression des riverains, est là pour nous montrer la triste réalité.
Derrière des millions de tonnes de déchets, certains convoitent des millions d'EUR. A 60 EUR la tonne de déchets industriels, nous arrivons quand même à 78 000 000 d'EUR sur les 17 ans envisagés par Aproval. Mais qui nous dit que les 19 alvéoles seront suffisantes pour ce miel toxique? L'appétit vient en mangeant et quand ils seront là, ils chercheront bien sûr à rentabiliser au maximum. « Nous ne recevons que des déchets banals et ultimes des entreprises du département. Chaque mot a son importance », déclare M. Boudier d'Aproval. Alors que font ces camions Aproval qui tous les jours arrivent de Limoges par la RN 141? Avons-nous là des déchets du département?
D'autre part, nous découvrons sur internet - taper ''Aproval déchets'' dans la barre de votre navigateur - qu'Aproval Charente ou Aproval 87 sont agréés pour les déchets industriels spéciaux. Déchets qui transitent à Mornac. Transiteront-ils vers le « centre d'enfouissement des déchets industriels Aproval » d'Ansac?
1400 pages de dossier, c'est une fausse transparence car personne ne pourra lire un tel document lors d'une enquête d'utilité publique. Aproval en fait trop et le doute n'est pas levé. Le sol du Bois de Lacaud est « 40 fois plus imperméable que les normes ». Mais imperméable ne signifie pas étanche. La pollution sera retardée, non éliminée.
La transparence de cette entreprise est donc très floue et les affirmations péremptoires ne sont pas des preuves.
Ceux qui autoriseraient un tel projet font un dangereux pari sur l'avenir. Les experts en tout genre, encore plus quand ils sont rétribués au service d'une cause, ont montré leurs limites: vache folle, sang contaminé sont à mettre à l'actif de « cabinets d'études » et de communicateurs spécialistes du « c'est pas dangereux ». Le jour où le problème éclate, quand il y a des « responsables », personne n'est « coupable ».
Les déchets sont un véritable problème de société qu'on ne saurait laisser aux mains d'entreprises dont l'objectif premier est la rentabilité.
Une politique de réduction des déchets, impulsée par ceux qui décident de notre avenir doit être mise en place. Il faut dès aujourd'hui tendre vers « l'objectif zéro déchet ».
Le bon sens des populations qui refusent d'être polluées, doit être écouté. Alors, messieurs les décideurs de l'état et au niveau local, quand prendrez-vous le problème en main?
Les voyants écologiques de la planète sont au rouge. Allez-vous dire une fois de plus « tant pis, on continue »?

8/11/2003